Construire et équilibrer son budget

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Nous l'avons vu dans la partie précédente : quand on construit son modèle économique, l'une des étapes consiste à lister et évaluer toutes les dépenses nécessaires au fonctionnement du tiers-lieu ; puis a équilibrer la balance, en identifiant les sources de revenus possibles à court, moyen et long-terme.

En effet, la construction du budget prévisionnel est centrale dans la définition du modèle économique et plus largement dans la vie du tiers-lieu. Pour vous aider dans cette démarche, cette partie fait état des dépenses les plus fréquentes et importantes d’un lieu ainsi que des ressources mobilisables (activités propres, subventions…).

D'ailleurs, petit point statistiques : France Tiers-Lieux a fait état des situations financières des tiers-lieux recensés dans son étude  NOS TERRITOIRES EN ACTION  : Dans les tiers-lieux se fabrique notre avenir !.

Ainsi, en 2019 :

  • 49% des tiers-lieux recensés ont atteint l’équilibre financier,
  • 21% ont su dégager un bénéfice,
  • 30% étaient encore en déficit.

Les dépenses[modifier | modifier le wikicode]

Pourquoi et comment bien évaluer ses coûts ?[modifier | modifier le wikicode]

Le porteur de projet doit évaluer ses coûts de la manière la plus fine possible afin de :

  • les optimiser (comme revoir ses stratégies fournisseurs, de mutualisation);
  • établir sa politique de prix en ayant une vision la plus juste possible du coût de revient d’un produit ou d’un service;
  • demander des financements. Un budget prévisionnel ajusté est nécessaire dans les démarches de candidature.

Pour cela, l'idéal est d'arriver à évaluer les coûts par activité, en évaluant :

  • les charges directes (directement imputables) pour chacune d’entre elles afin d’en calculer le prix unitaire.
  • les charges indirectes liées au fonctionnement général du lieu (cela peut se faire directement à l’échelle de l’activité ou à celle de la structure. Dans le second cas, les charges indirectes seront réparties sur les différentes activités, produits et services proposés par le lieu).

Les postes de dépense les plus fréquents/importants d’un tiers-lieu[modifier | modifier le wikicode]

Les dépenses courantes d’un tiers-lieu doivent être bien évaluées dès le début. Elles comprennent le plus souvent :

  1. Les charges d’infrastructure du tiers-Lieu :
  • Le coût d’acquisition ou d’occupation d’un lieu. Il existe différentes manières d'accéder à un local, plus ou moins coûteuses (location, achat, bail emphytéotique, mise à disposition…). Celui-ci peut représenter jusqu'à 50% du budget d’exploitation d’un tiers-lieu. Pour en savoir plus : Immobilier et tiers-lieux.
  • Les coûts de travaux de rénovation et d‘aménagement. Une attention particulière est à porter à l’estimation de ceux-ci car le montant peut vite s’élever ! Attention, ceux-ci sont souvent sous-estimés. Il existe des pistes de réduction de ces montants comme le troc de compétence ou les chantiers participatifs.
  • Les coûts d’assurance, les abonnements électriques gaz et eau.
  • L’abonnement internet et à des services informatiques (comme le coût d’outils mutualisés, de communication, de licences…).


2. Les investissements matériels :

  • Le mobilier de base (tables, chaises et armoires) qui peut se compléter parune machine à café, une cuisine...
  • Le matériel informatique : une imprimante et photocopieur, scanner, appareil photo, caméra, ordinateur, tablette…
  • Du mobilier et des espaces spécifiques équipés (reprographie, montage vidéo, FabLab...)
  • Un ou plusieurs véhicules (vélo, scooter, voiture, camion...).


3. Les ressources humaines pour :

  • la gestion administrative et financière de la ou des structure(s) ;
  • l’accueil, l’information, l’animation, la médiation ;
  • la gestion des projets du tiers-lieux.

Pour évaluer le coût : traduire les ressources humaines en nombre d’équivalent temps-plein (ETP), tout en qualifiant la nature (salarié, bénévole, volontaire…).

4. Les frais de communication (en interne ou externalisés) pour faire et faire-savoir

  • La conception et la réalisation d’un site internet
  • La création et l’impression d’affiches, flyers…
  • La diffusion des informations via les réseaux sociaux ou un éventuel site internet
Zoom sur …l’inclusion !  

Dans chacun des postes de dépenses, les coûts liés à l’inclusion devront être intégrés.

Ils peuvent consister en des aménagements pour l'accessibilité physique (espaces et toilettes adaptées), l’accessibilité communicative (typographie claire, sous-titrages…), la compensation de handicap (mobilité adaptée et assistance technologique…), la sensibilisation et la formation à l’importance de la mise en place de mesures pour l’inclusion et aux moyens adéquats), la mise en place d’un environnement inclusif (évènements et activités inclusives…) et la compensation du handicap auditif (interprétation en langue des signes…).

Pour en savoir plus, c'est par ici : Tiers-Lieu & Inclusion

Petit point sur les statistiques : D’après France Tiers-Lieux, les 3 principaux postes de dépenses des 905 tiers-lieux recensés en 2020 étaient les charges de fonctionnement, l’investissement matériel et les frais de personnel.

Principaux postes de dépenses des tiers-lieux[1]
Une piste pour réduire ses dépenses…la mutualisation !

Des dynamiques de coopération entre différents tiers-lieux ou plus largement structures de l’ESS sont possibles pour réduire les coûts comme la mutualisation des emplois ou des achats.

Par exemple, plusieurs tiers-lieux peuvent décider d’embaucher une personne qui pourra réaliser différentes missions chez chacun d’entre eux. L’embauche devra être réalisée par un tiers-lieu, qui mettra à disposition du temps de cette personne auprès des autres structures dans le cadre d'une convention de mise à disposition. Pour en savoir plus sur le prêt de main d’œuvre, c’est ici.

Les ressources disponibles[modifier | modifier le wikicode]

Maintenant que les postes de dépenses sont identifiés, il est temps d’équilibrer le budget avec les revenus.

La plupart du temps, les sources sont diverses et multiples dans le bilan d’un tiers-lieu. Elles peuvent découler des activités monétisées par le tiers-lieux, de financements publics ou provenir de l’engagement citoyen.On parle alors d'hybridation des revenus.

Point statistiques : D’après l’étude de France Tiers-Lieux, les recettes pour les 905 lieux répondants, provenaient en majorité de la location d’espace et la vente de services pour les activités propres, de subventions et d’adhésions/cotisations.

Principales sources de financement des tiers-lieux[2]

Les activités propres  [modifier | modifier le wikicode]

La vente d'un produit ou d'un service[modifier | modifier le wikicode]

La méthode la plus classique de génération d'un revenu consiste à vendre un produit ou un service dans un tiers-lieu. À cet égard, le tiers-lieu peut poursuivre une réflexion articulée autour de 3 approches qui peuvent faire l'objet ou non d'une monétisation, en fonction des publics cibles et du projet du lieu :

  • J’apprends à faire : se déclinent ici des services de formation et de mise à disposition de connaissances.
  • J’accompagne à faire : se déclinent ici des services d'accompagnement, de coaching, de tutorat ou de mentorat.
  • Je fais pour le compte de : se déclinent ici à la fois des services de conception de produits destinés à satisfaire les besoins du demandeur, mais aussi la mise en production en petite série (p.ex. via une imprimante 3D) et la vente des produits qui en résultent.


Les activités monétisées par la vente d’un produit ou d’un service sont souvent liées à l’accueil, la restauration, la vente de produits remis en état (démarche d’économie circulaire), la sensibilisation, la formation et l’accompagnement à destination des professionnels comme des particuliers. Voici quelques exemples d’activités pouvant être monétisées dans un tiers-lieu :

  • Café participatif : café à but non lucratif, géré par l’association avec pour objectif de favoriser la rencontre et le lien social ;
  • Traiteur : préparation et vente de plats à emporter ;
  • Restauration : service de restauration avec un maximum de produits locaux, de saison et bio ;
  • Les petites cantines : réseau non lucratif de cantines de quartier, où les convives s'accueillent et se rencontrent au travers de repas durables, participatifs et à prix libre ;
  • Épicerie participative : Offre de proximité de produits locaux et de qualité gérée par les adhérents ;
  • Conserverie : valorisation, transformation pour conservation longue-durée et vente ;
  • Incubation - Formation : former les porteurs de projets, dynamiser leur activité à l’accompagnement et la mutualisation de moyens ;
  • Coopérative d'activité et d'emploi : accueil et accompagnement des porteurs de projet d’activité individuelle ;
  • Livraison à vélo : service de livraison à vélo ;
  • Ressourcerie / Recyclerie: récupération, valorisation et revente de biens ;
  • Friperie : retouches et vente de vêtements de seconde main ;
  • Médiation numérique : accompagnement jusqu’à l’autonomie de tous les publics dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques ;
  • Repair café / café réparation : service de bricolage collectif et apprenant ;
  • Fablab - Laboratoire de fabrication : Espace ouvert de création et de prototypage d’objets.
Zoom...sur les produits et services pouvant être monétisés dans un FabLab :
  • Ateliers d'initiations (imprimante 3D, découpe laser, ...)
  • Prestation de conseil en projets électroniques
  • Accompagnement individuel pour utilisation de machines
  • Accompagnement individuel pour la conception et la réalisation de projets
  • Modélisation et fabrication d'un prototype
Zoom...sur les produits et services pouvant être monétisés dans un MediaLab:
  • Formation au reportage audiovisuel en technique tourné monté
  • Formation au processus participatif sous-tendant un projet audiovisuel participatif
  • Mise en place et animation d'un open plateau participatif pendant un évènement

Le droit d'usage sur site[modifier | modifier le wikicode]

Le droit d'usage vise à faire payer la mise à disposition d'équipements ou l’accès à un service moyennant facturation comme :

La location (hors site)[modifier | modifier le wikicode]

La location permet, moyennant paiement d'un montant contractuellement défini, d'accéder de manière temporaire à un bien de manière exclusive. On y retrouve par exemple,

  • le partage de véhicules : service de gestion du partage de véhicules
  • la location de vélo : Location de vélo, si possible à partir d’un petit atelier de réparation vélo dans un lieu partagé.

L'abonnement[modifier | modifier le wikicode]

L'abonnement consiste à payer un montant forfaitaire permettant l'accès continu à un service pendant la période couverte par le contrat.

Il peut s’appliquer à l’accès à l’espace de co-working, au Fablab aux ateliers partagés, aux outils

Les frais de courtage[modifier | modifier le wikicode]

Ils découlent de services d'intermédiation conduits au nom de deux ou plusieurs parties (ex. agents immobiliers, plateforme web telle que Ebay, ...) comme, par exemple :

La publicité[modifier | modifier le wikicode]

La génération d'un flux de revenus liés à la publicité (peu courant chez les tiers-lieux) a été historiquement développée dans le monde des médias et a connu un essor tout particulier avec Internet et les modèles en accès libre.

Le droit de licence[modifier | modifier le wikicode]

Le droit de licence vise à donner à un tiers l'autorisation d'utiliser un actif de l'entreprise couvert par une propriété intellectuelle moyennant versement d'un droit financier.

Les financements publics[modifier | modifier le wikicode]

Après les activités propres, l’autre piste principale de financement est de faire appel aux pouvoirs publics. En effet, d’après le recensement de France Tiers-Lieu en 2019, les financements publics constituent l’une des 3 principales sources de financement pour 54,2% des tiers-lieux ayant répondu à l’enquête.

Avec les mouvements de concentration/décentralisation, le financement public peut provenir de différents échelons : européen, national, régional, intercommunal et communal. Comme l’illustre le graphique ci-dessous,  ce sont les régions, les communes et les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) qui contribuent le plus au budget des tiers-lieux.

Principales sources de financements publics des tiers-lieux[3]

Les 3 modalités de contractualisation avec les pouvoir publics[modifier | modifier le wikicode]

Il existe trois types de financements publics : la subvention, la commande publique et les aides aux postes.

La subvention[modifier | modifier le wikicode]

Il s’agit d’une participation de la puissance publique à la réalisation d’une activité d’intérêt général mise en œuvre par l’organisme bénéficiaire. Elle peut financer tout ou partie de l’activité.

Une subvention peut financer la structure et son fonctionnement : on parle de subvention d’exploitation ». Elle peut également aider à l’acquisition d’un actif, il s’agit alors de « subvention d’investissement ». Point d'attention : La demande de financement public peut impacter le besoin en ressources humaines et les fonds immédiatement disponibles. En effet, attention à la lourdeur des démarches administratives (déclarations, demandes d’acompte, reporting) et au décalage du versement des subventions (qui peut occasionner une avance des fonds engagés)

La commande publique[modifier | modifier le wikicode]

La commande publique permet au donneur d’ordre public de définir lui-même la réponse attendue à un besoin identifié dans un cahier des charges. Il lance un appel d’offre et bénéficie d’une mise en concurrence pour trouver le mieux disant, c’est-à-dire l’offre répondant le mieux aux critères fixés et la plus avantageuse économiquement. [France Active ]

Une commande publique peut prendre la forme d’un marché public et la délégation de service public (confie la gestion d’un service public à un délégataire).

Les aides aux postes[modifier | modifier le wikicode]

Dans le cadre de politiques de soutien à l’accès/au retour à l’emploi, le tiers-lieu peut bénéficier d’aides à l’embauche et à la formation . Celles-ci peuvent prendre la forme d'aides à l'insertion professionnelle, d'exonérations de certaines cotisations sociales ou de financement de formations. Ces aides sont généralement limitées dans le temps et réservées aux structures répondant à certains critères (en termes d’intérêt général, de public visé, etc.).

Intégrer les spécificités des financements publics dans son plan d’action[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la recherche de financements publics, il est indispensable de bien évaluer:  

  • le temps et les ressources nécessaires à la constitution du projet ;
  • le coût de la mise en œuvre du projet sans oublier les frais annexes comme les frais de gestion et les frais de structure ;
  • les risques économiques et conséquences fiscales comme assujettissement à la TVA.

N'oubliez pas d'intégrer dans votre ingénierie de projet les différentes temporalités d'instruction des demandes de subvention. En effet, la concrétisation d'un projet subvention passe très souvent par de nombreuses étapes qui nécessitent chacune une temporalité qui lui est propre. Un des cheminements habituels consiste par exemple à :

  1. concevoir le projet en interne de la structure (avec ou sans les usagers)
  2. présenter et réorienter le projet en lien avec les services concernés
  3. déposer le dossier avec ses pièces administratives et financières
  4. instruire techniquement le dossier
  5. rédiger un rapport présenté en Commission
  6. rédiger une délibération
  7. passer au vote des élus
  8. rédiger une convention
  9. signer et contre-signer une convention
  10. procéder au règlement total ou partiel de la subvention

Ce type d'instruction passe donc à la fois par un traitement "technique" du projet en lien avec les agents des collectivités ou services publics concernés ; et par un traitement "démocratique" permettant aux élus de voter l'attribution du financement. Par conséquent, le projet est dépendant de différentes temporalités : la disponibilité des techniciens concernés, la régularité des Commissions et autres Assemblées plénières (Conseils municipaux, Conseils communautaires, etc.), la rapidité de traitement des conventions et règlements, etc. Il est alors commun que plusieurs mois puissent s'écouler entre une première présentation d'un projet et le versement partiel d'une subvention permettant d'engager le projet. Il s'agit là d'une variable importante de l'ingénierie de projet qui, si elle n'est pas immédiatement intégrée, peut conduire à l'échec d'un projet, voire à la cessation de l'activité d'une association...

Où trouver les financements publics?[modifier | modifier le wikicode]

De manière proactive, n'hésitez pas à rentrer en contact avec les acteurs publics locaux (communes et EPCI) et ce dès l’initiation de son projet et l’étude de l’environnement. L’idéal est de co-construire le projet de tiers-lieu directement avec les pouvoirs publics.

Les institutions publiques peuvent aussi identifier des besoins et lancer des appels d’offre, appels à projets et appels à manifestation d’intérêt à destination de tiers-lieux.

Dans ce cadre, France Tiers-Lieux met à disposition des tiers-lieux deux outils précieux pour la recherche de financement afin de faire gagner du temps aux acteurs des tiers-lieux, valoriser les dispositifs mis en place pour soutenir les tiers-lieux et rééquilibrer les chances entre territoires dans l'obtention des aides :


Si l'objet de ces appels "matche" avec le positionnement de votre lieu, c'est à vous de jouer en suivant les modalités de candidature.

Les ressources liées à l’engagement citoyen[modifier | modifier le wikicode]

L’engagement citoyen est visible depuis quelques années et s’accélère depuis la crise sanitaire liée à la COVID19. Il est très présent et important dans le monde de l’ESS.

Ainsi, au delà de faire vivre le lieu en consommant les services et/ou produits proposés, l’engagement des particuliers peut se traduire de différentes manières :

  • le bénévolat,
  • l’adhésion,
  • le don,
  • le financement participatif.

Le bénévolat[modifier | modifier le wikicode]

Le bénévolat, don de temps librement consenti et gratuit, est très présent chez les tiers-lieux. D’après le rapport de France Tiers-lieux, 51% y ont recours.

Le bénévolat :

  • se distingue du salariat, du volontariat et du mécénat dans le sens où le bénévole ne perçoit pas de rémunération (un dédommagement des frais est cependant possible) et n’est soumis à aucun lien de subordination juridique. Ainsi, le bénévolat étant basé sur l’engagement purement volontaire, peut se terminer sans préavis ni dédommagement,
  • est encadré par la loi : les responsabilités civiles, pénales et financières de l’association et du bénévole sont clairement définies,
  • peut faire l’objet des congés spécifiques comme le « congé d’engagement associatif » ,
  • peut être valorisé dans le cadre d’une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE),
  • peut être valorisé dans la comptabilité de l’association avec les Contributions Volontaires en Nature (CVN).

Attention, un bénévolat ne peut être réalisé que dans le cadre d’une association.Pour en savoir plus : Le guide du bénévolat (page gouvernementale)

Zoom sur…les chantiers participatifs !

Le bénévolat peut également intervenir de manière plus ponctuelle, concrètement lors des travaux de rénovation, d’aménagement et d’embellissement du site. Les coûts engendrés sont souvent très élevés et peuvent vite peser sur le budget du site. C'est là que l'idée de faire à des bénévoles peut être intéressante. En échange de leur temps et de leur travail, les participants peuvent acquérir de nouvelles compétences et développer leur savoir-faire, tout en aidant à la réalisation du projet. Cette démarche est particulièrement courante dans les chantiers à caractère écologique. En fin de compte, cette méthode permet non seulement de réduire les coûts pour le site, mais aussi de renforcer la communauté en impliquant les gens dans la réalisation d'un projet commun.

Pour en savoir plus, consulter la page “comment organiser un chantier participatif dans mon tiers-lieux”.

Les adhésions[modifier | modifier le wikicode]

Les tiers-lieux sous forme d’association peuvent inviter les consommateurs à verser une cotisation annuelle sous la forme d’adhésion. Adhérer c’est défendre une cause, s’engager et contribuer au développement de la structure avec l’aspect financier mais aussi au sein de la gouvernance  ou via la participation à l’organisation d’évènements. Les adhésions sont une ressource financière stable dans le temps et peuvent aussi favoriser la recherche de subventions. Les financeurs publics sont sensibles au nombre d'adhérents lors de l'attribution des fonds. Le versement de cotisation peut aussi ouvrir le droit à des réductions d’impôts.

Les dons, donations, legs et mécénats[modifier | modifier le wikicode]

Réalisés de manière désintéressée et sans contrepartie aucune, les dons, donations, legs et mécénats peuvent constituer un apport considérable aux tiers-lieux.

Les dons, donations et legs sont réservés aux structures sous forme associative, le mécénat quant à lui est possible pour les fondations ou associations reconnues d'utilité publique, de différentes organisations d’intérêt général…

Quelques définitions :
  • Le don  :  le particulier donne de son vivant par la remise de la « main à la main » un bien « meuble ». Celui-ci peut-être d’ordre financier ou matériel.
  • La donation : une personne donne de son vivant tout ou partie de ses biens à l’organisme gratifié. L’acte peut porter sur un bien meuble comme sur un bien immeuble.
  • Le leg : don de bien meubles ou immeubles ne prenant effet qu’au décés du testateur.
  • Le leg et la donation doivent tous deux faire l’objet d’un écrit notarié afin d’être valable.
  • Le mécénat : soutien matériel ou financier apporté par une entreprise, sans aucune contrepartie, à un organisme sans but lucratif pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général.

Pour en savoir plus :

Le financement participatif[modifier | modifier le wikicode]

A la croisée des chemins, un mécanisme de financement basé sur l’engagement des particuliers se développe depuis une dizaine d’années : le « crowdfunding » (ou financement participatif dans la langue de Molière).

Généralement en amont du lancement d’un projet, un appel est réalisé au moyen d’une plateforme internet. Les internautes croyant au projet sont invités à verser une somme libre sans contrepartie (don) ou avec contrepartie.

Au delà de l’aspect purement financier, le crowdfunding a pour avantage

  • de valider la pertinence de son offre en mettant en pré-vente ses futurs produits ou services,
  • de constituer une communauté de futurs clients et ambassadeurs qui pourront diffuser l’existence du lieu et de ses activités dans leurs réseaux.

Les plateformes sont nombreuses, certaines généralistes comme Kisskissbankbank, d’autres spécialisées comme HelloAsso ou Miimosa.

Pour aller plus loin :  Méthodologie pour recourir au crowdfunding (page Movilab)

Pourquoi hybrider ses ressources ?[modifier | modifier le wikicode]

Il est très fréquent que les tiers-lieux fassent appel à des financements publics en complément de leurs recettes en propre. Les résultats de l’étude de France Tiers Lieux en 2020 le confirment : les modèles économiques des tiers-lieux reposent à moitié sur les recettes en propres et l’autre moitié sur les financements publics.

Répartition des types de financement chez les tiers-lieux[4]


L’hybridation des ressources est souvent visée afin de trouver le bon compromis entre le projet économique et le projet social pour sécuriser les revenus et la trésorerie

  • D’assurer la pérennité économique de la structure en visant la génération d’excédents. En effet, les excédents permettront de renforcer les réserves pour prévenir les tensions de trésorerie, donner plus de marges de manœuvre dans des périodes plus difficiles et augmenter vos capacités d’investissement futures.
  • Limiter les risques économiques et financiers (“ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier”). Avoir plusieurs sources de revenus permet de limiter les risques si l’une d’entre elles venait à s’arrêter.
  • Privilégier les ressources en cohérence avec son positionnement stratégique. Ainsi les ressources non-marchandes permettront de renforcer les objectifs sociaux du tiers-lieux.

Pour aller plus loin, France Active présente 4 types de modèles hybrides dans son guide  Je construis utile, page 27. Ils sont classés en fonction de la ressource demandée au bénéficiaire et à la multiplicité des offres à développer :

Les modèles hybrides[5]

Comment bien choisir ses ressources ?[modifier | modifier le wikicode]

Chaque type de ressource propose des avantages et des risques associés. Le porteur de projet devra choisir la nature des ressources en fonction de son activité et de ses besoins, mais aussi des éventuelles contraintes liées à son mode de fonctionnement.

Dans son rapport je construis utile, France Active propose un panorama fort utile permettant de cibler les bonnes ressources.

Panorama des ressources mobilisables[6]

L’importance du choix du modèle juridique[modifier | modifier le wikicode]

Selon les activités du tiers-lieu, son fonctionnement et les ressources humaines comme financières visées, le choix de la structure juridique est primordial et ce pour plusieurs raisons :

  • l’optimisation fiscale,
  • le modèle économique et le financement,
  • le discours vis à vis des partenaires,
  • la gouvernance et l’adéquation du modèle avec les valeurs du tiers-lieux.

Afin de combiner les avantages des structures juridiques en fonction des activités souhaitées, des ressources financières et humaines ciblées, des investissements identifiés une partie des tiers-lieux développent un modèle d’organisation complexe associant par exemple une association pour les activités d’intérêt collective avec une SCIC pour les activités commerciales à but non lucratif. Les deux structures sont liées entre elles, par exemple l’association peut-être membre de la SCIC.

Afin de choisir et d’optimiser sa structuration juridique, il est recommandé de se faire accompagner par des experts (avocats fiscalistes, avocats en droit des sociétés, en droit des OSL-Organismes sans but lucratif, en droit de l'immobilier, ou encore en droit public et européen.

Pour en savoir plus :

Pour accéder aux autres parties du commun “modèles économiques”, c’est par ici :

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